MAEVA DOMINA et ses esclaves
J'ai le plaisir de publier un magnifique texte de notre ami Charles alias "bootshine", ce texte sollicite le double registre
du cerveau humain, à la fois l'émotion pure, (car l'histoire est très belle, et les situations intéressantes..), mais il suscite aussi un désir de réflexion, car il pose de bonnes
questions sur cette relation duelle un peu particulière entre une femme et un homme, et notamment dans la véritable relation D/s où l'homme accepte de se mettre vraiment à nu, désarmé et
vulnérable..... et puis, comment et pourquoi se rencontre t'on? Il n'y a pas de lois à l'alchimie de la vraie rencontre, c'est irrationnel. Je vous souhaite une bonne lecture de ce texte
qu'il faudrait savoir savourer comme un excellent cru (du style Pernand Vergelesse 1983...), il faudrait même avoir
la particularité des bovidés...... celle de ruminer.....
Je l'avais tout de suite remarquée dans la foule, je croisais son regard lorsque je quittais les loges pour revenir dans la salle, le concert ayant pris fin, elle
esquissa un sourire, je pensai que c'était plutôt bon signe.
Tout de noir vêtue, elle avait cet air altier qui m'attire irrésistiblement... J'ai toujours eu une espèce de radar pour repérer une fille au caractère dominant; à première vue, elle en était
une...
Je lui rendis son sourire, la fixant du regard...
Et comme le hasard fait parfois bien les choses, nous nous trouvâmes à discuter avec une bande d'amis communs.
Je me rapprochais insensiblement d'elle, l'air de rien, puis engageais la conversation, de la manière la plus banale qui soit, avait-elle aimé le concert, quel monde ce soir etc... le genre de
propos anodins, tout juste bons à meubler en attendant mieux.
Son sourire était charmant, tout autant que sa conversation, elle devait avoir une dizaine d'années de plus que moi ... en fétichiste averti, je remarquai ses jolies chaussures à talons hauts, ce
qui finit de me faire craquer. Je sentais mon cœur battre un peu plus vite et décidais de passer à la vitesse supérieure.
J'ai toujours détesté me retrouver dans le genre de situation où mon "statut d'artiste" serait censé servir d'appât ou d'atout de séduction, dans toutes mes histoires un peu sérieuses, dans un
premier temps, mes compagnes ignoraient mon métier, certainement la crainte de ne pas être aimé, apprécié, pour ce que je suis vraiment, ne pas "fausser le jeu".
Une règle d'or également, ne jamais mélanger mon job avec ma vie privée. Mais là, une fois n'est pas coutume, l'occasion était trop belle ! Puis vu les circonstances, je n'avais pas vraiment le
choix.
Elle était attachée de presse, cherchait du boulot dans le secteur, je lui proposais donc de discuter de tout çà un de ces soirs tranquillement en allant manger un morceau, elle accepta avec
enthousiasme.
Je décidai de m'éclipser sur cette bonne résolution, car j'étais fatigué et peu à même d'engager une conversation intéressante, de plus, nous étions sans arrêt dérangés par l'une ou l'autre de
nos connaissances.
Avant de partir, je lui pris la main pour y déposer un baiser, je savourai vivement ce premier touché, elle aussi eut l'air d'apprécier ce geste auquel elle réagit très naturellement, encore un
bon point me dis-je.
Nous nous téléphonâmes dès le lendemain pour fixer rendez-vous.
J'arrivai le premier dans ce restaurant, j'eus le temps de m'installer confortablement en ayant pris soin de choisir une table un peu à l'écart, histoire de tenter de créer une atmosphère un tant
soit peu intime entre nous dans ce lieu public, l'endroit était agréable, la lumière légèrement tamisée, les tables pas trop proches les unes des autres.
Lorsqu'elle arriva, je faillis tomber à la renverse, l'attrait éprouvé l'autre soir était bien en dessous de celui que je ressentis à ce moment là, j'en avais le souffle coupé.
Parfois quelque chose arrive, un moment où tout "bascule", sans que l'on sache exactement pourquoi, ni
comment.
Mais çà arrive ! On le sait.... on le sent.
Elle portait une paire de gants de cuir noir qu'avant toute chose elle ôta d'un geste élégant pour les déposer sur le bord de la table.
Coquetterie d'un autre temps qui, tout au long du repas, attirait irrésistiblement mon regard, rêverie fétichiste qu'imaginer ses mains recouvertes de cuir glisser sur ma peau nue.
J'essayais de dissimuler ces regards de biais, mais je crois que dès le premier instant, elle sut lire dans mes pensées.
En général, les femmes décodent les émotions, les expressions... un visage... plus vite et mieux que les hommes, elle, tout particulièrement.
La vérité est que par la suite, elle m'apprit à dire les choses, à transformer ce genre de pensée en mots, en phrases.
En cela, elle fit mon éducation.
Nous parlions de tout et rien, l'essentiel n'était cependant pas là, mais à un autre niveau, plus subtil, fait de regards et
d'émotions... du désir qui s'installe... de ses promesses.
Tout à ses propos exquis, la chaleur de sa voix, la profondeur de son regard, j'entendais ses mots parfois sans les comprendre.
Lorsque j'y repense à présent, j'ai l'impression de contempler une photo de moi-même délavée par le temps, tout en me demandant si c'était vraiment moi.
Son visage à elle me revient en mémoire étrangement flou, à tel point que je me demande si elle a vraiment existé, si tout cela ne fait pas partie d'un rêve.
La lumière tamisée descendait en pente douce du plafond, créait un mur, une ligne de lumière entre nous qu'il me tardait de franchir.
La patience... en cela aussi elle fit mon éducation... d'abord pour la conquérir, ensuite pour la posséder, bien que ce terme ne reflète que peu la réalité des choses... aurais-je plutôt envie de
dire......... pour qu'elle veuille enfin accepter de me posséder, moi.
Je me souviens les interminables soirées menotté au radiateur de son placard à chaussures, à l'attendre, tandis qu'elle s'amusait au dehors
avec des amis.
Au début, dans ces cas là, elle me confiait une liste de tâches à accomplir en son absence... souvent des tâches ménagères, à réaliser selon un rituel précis, comme laver ses dessous à la main,
ou cirer ses chaussures agenouillé dans un coin. Mais par la suite, elle préférait me laisser méditer, selon ses propres termes... ou alors, encore elle rendait cette attente plus
inconfortable encore par différents procédés, comme couper le chauffage ou m'obliger à tenir au niveau de mon visage, pendant toute la soirée, l'une de ses paires de bottes.
Parfois, lorsqu'elle rentrait, elle me laissait encore un peu "méditer" seul dans mon coin, parfois encore, elle venait immédiatement m'observer, un sourire aux lèvres, sans prendre la peine
d'ôter ne fût-ce que sa veste. C'était pour moi un moment de pur bonheur, je nageais dans le sous-espace, admirant cette adorable créature inaccessible...
Très souvent, elle me donnait la fessée, moi allongé au travers de ses jambes, le pantalon sur les genoux, précédait l'annonce : "je vais devoir te fesser, prépare-toi!". Je devais alors
invariablement répéter le même rituel : déboucler ma ceinture, abaisser mon pantalon sur les chevilles, puis m'agenouiller, les yeux fixant le sol, souvent elle me laissait ainsi quelques
minutes, prenant le temps d'enfiler les gants de cuir rouge qu'elle réservait à cet effet, "pour avoir un point de repère sur la couleur de tes fesses" avait-elle dit d'un air ironique.
Je me demandai parfois si elle était sadique... mais bien sûr elle l'était... un jour elle me fouetta jusqu'au sang, l'excitation à son comble.
Au début, elle invoquait quelque raison, motif de punition, même plus par la suite, car seul son plaisir comptait.
Puis vint la chasteté, elle s'était procuré une ceinture qu'elle me faisait porter, d'abord, lorsqu'elle était absente, pour éviter que je fasse des "bêtises", puis de plus en plus souvent
par la suite. Elle me l'avait offert lors d'un repas au restaurant, m'ordonnant d'aller aux toilettes la poser de suite.
Elle avait fait de moi son jouet, elle m'appelait d'ailleurs Ken, en dérision, évoquant la poupée barbie.
Ma créativité, mon ardeur à autre chose qu'à la servir diminuait de jour en jour, non qu'elle me l'impose, mais je me sentais de moins en moins exister à part d'elle.
Un jour elle m'annonça sa décision de mettre fin à notre relation, "autant pour toi que pour moi" me dit-elle, si je sentais confusément quelque raison dans ses propos, je me sentis "basculer"
dans le vide...
Je ressentis alors aussi une formidable excitation, quel paradoxe !
Je ne la suppliai pas, j'acceptai sa décision, ayant appris à lui obéir en tous point.
Et même si toujours je restais conscient que c'était là la seule issue à cette relation destructrice, mais oh combien exaltante, je me maudis, sombrais dans tout ce que l'homme peut avoir inventé
comme substance pour oublier... pour s'évader...
Je me sentis entouré d'obscurité, une obscurité si profonde que la nature jamais ne la connaît, en aucun lieu, seule l'âme humaine peut
l'éprouver, car elle est sans fin.
Plusieurs mois plus tard, lorsque je me sentis "sevré", délivré de toute dépendance, elle revint vers moi," j'ai fait une erreur" avoua-t-elle.
Je n'ai pas voulu reprendre cette relation, jamais, mais devrais-je dire que je n'ai pas pu, toujours maintenant, il est rare qu'il passe une semaine sans qu'ELLE me téléphone.
Comme j'évoquais le fait qu'elle était seule depuis un moment, elle me dit simplement : "je l'attends"..............................
Comment nous choisissons-nous ? La vérité est que nous nous croisons, nous étreignons, puis nous quittons, allant chacun notre chemin. Loin de
démystifier la magie de l'amour, mais sans éluder la question des névroses "complémentaires"... qui ne durent jamais qu'un temps, avec comme seule issue l'ennui, la fuite.... ou la
mort...
Que ce ne soit pas faute d'y avoir pensé, je n'y ai décelé aucune règle, aucune loi...
Je pris la résolution de ne plus jamais m'ouvrir autant à une femme de ce côté de ma personnalité, je forçais même un peu dans l'autre sens.
Dire que je n'ai pris aucun plaisir en me coupant de cette partie de moi-même serait mentir, mais toujours il m'a manqué quelque chose... telle une sensation de vide...
Je pense à présent que ce temps est révolu...
Parfois quelque chose arrive, un moment de
"bascule", sans que l'on sache exactement pourquoi, ni comment.
Mais çà arrive ! On le
sait.... on le sent.
Charles, le 22 avril 2009.
je vous remercie pour la publication de ce petit récit, si richement illustré...

Votre texte d'introduction, si élogieux et proche de ce que je voulais exprimer, me va droit au coeur...

Une excellente soirée.
Charles.
Pas grand chose à dire à part "Excellent".Il y a là bien plus de talent que chez moi je le reconnais volontier.
Au plaisir.


Bonsoir Maitresse MAEVA
Je vous présente mes hommages.
Tout d’abord, je tiens à vous demander pardon à genoux pour mon silence de ces deux derniers jours. Ma Princesse a eu un problème, j ‘ai passé ces deux derniers jours à l’hôpital. J’ai eu extrêmement peur. Maintenant tout semble être rentrer dans l’ordre. Je sais que je n’ai qu’aucunes excuses. Je vous demande une nouvelle fois pardon prosterné à genoux devant vous.
Le texte de « Charles » est vraiment très très intéressant. Il est très bien écrit et très agréable à lire.
Le texte est toujours illustré de manière parfaite par vos merveilleuses photos.
Je comprends parfaitement lorsque l’auteur évoque un moment où tout bascule. J’ai vécu exactement la même chose lorsque j’ai rencontré ma Princesse, à la seconde ou j’ai vu ma Princesse, ma vie a été transformé…
J’adore la photo avec les fesses de l’esclave ayant subi la dure réalité du fouet. J’aimerai vraiment subir la même chose.
Ce texte est vraiment très intéressant. Il évoque parfaitement l’évolution dans la soumission.
La rencontre, les taches ménagères, les punitions, la chasteté, il n’ y a que la fin qui est triste lorsque l’esclave et le soumis se séparent. Cet esclave est très courageux d’accepter cette décision de la Maitresse. Moi je fais parti des romantiques qui pensent que qu’une relation peut durer pour la vie !!!
J’adore la photo de la dame sur le tabouret qui impose sa loi avec son index. Je n’ai qu’une envie lécher amoureusement son pied.
Merci à Charles pour ce superbe texte. Je vous présente de nouveau pardon.
Je me prosterne amoureusement devant vos divins pieds.
Super texte qui pose bien la destinée d'une relation sm.