Asservi par amour II

CHAPITRE II

 

Quotidien d’un asservi

 

 

Arrivé chez Elle vers quinze heures ( c’était chez moi aussi, j’habitais chez Elle dans une chambre de bonne sous les toits, c’était romantique) après avoir fait les courses dans un hypermarché , j’avais bien trois heures devant moi pour accomplir ce que j’avais à faire : il n’y avait rien de trop !

Ainsi  moi qui a eu toujours horreur des taches ménagères dans ma « vie antérieure », c’est à dire ma vie d’homme libre et insatisfait, je me mis à passer l’aspirateur partout et dans les moindres recoins, lava une vaisselle impressionnante (elle avait la veille invité sa comptable à dîner), récura sa baignoire et la douche, et me lança dans l’élaboration culinaire d’un rôti de veau aux cèpes. Je n’avais plus qu’à attendre en dressant tranquillement la table ronde pour deux personnes, mais - et compte tenu des récents évènements-  il me paraissait illusoire que je dînerai à table ce soir…je serai plus vraisemblablement sous..la table, chacun à sa place.

Je réalisa soudain qu’une fois de plus, j’avais frôlé la catastrophe : j’avais omis de changer les draps de Son lit comme demandé. Je montais quatre à quatre l’escalier afin de vite le faire : et si Elle arrivait ? J’allumais ensuite un grand nombre de bougies (Elle ne s’éclairait presque qu’à la bougie..), mit un CD du style un peu « baroque italien », je n’avais plus qu’à attendre.

Profitant de ce rare espace de loisirs, je me mis à lire, mais sur le  « qui vive » en guettant les bruits de moteur. Elle n’aimait pas me trouver en situation d’oisiveté, pour Elle, j’avais toujours quelque chose à faire. Or, ma concentration fut trop faible pour apprécier ce petit essai philosophique qu’elle venait de publier (« de l’inconvénient d’être un homme »), je reposa le livre, et me mis à penser à ma vie, à mon rapport aux Femmes plutôt particulier, ces femmes si longtemps inféodées à la bêtise de l’homme pendant des millénaires, et si ce sabotage historique de la vie des femmes a cessé et s’est même inversé, c’est parce que l’homme a peu lutté, il avait « passé la main », à part quelques noyaux activistes de débiles irréductibles, la grande majorité de la population masculine mondiale avait lâché prise, abandonnant peu à peu aux femmes tous les postes de pouvoir. Ceux-ci étaient à 90% occupés par des femmes, que cela soit en politique, à la tête des plus grandes entreprises publiques, et sur le marché de l’emploi dans le secteur privé. En outre, l’esclavage longtemps considéré comme une horreur éthique depuis la traite des noirs, fut de nouveau possible, selon certaines conditions. Il fut voté dans la majorité des pays européens et aux Etats Unis. Au départ fut instauré l’esclavage des délinquants mâles multirécidivistes, ce qui allégeait la population carcérale qui en avait bien besoin. Ce fut voté en fin d’année 2070, très beau Noél, dans tous les pays de la communauté…Peu à peu, le concept d’esclave volontaire imprégnait insidieusement les consciences, bousculant les mentalités et la bienséance. En fait, l’humanité a la nostalgie de l’esclavage. Beaucoup d’hommes firent ce choix délibérément, fatigués de lutter pour la vie, se mettant de ce fait à l’abri des tracas et de la précarité que confère le chômage masculin. La démarche était administrative, il y avait un dossier à remplir, une sélection à suivre, c’était assez long, afin d’éliminer les « tièdes » et les dilettantes qui étaient légion. J’étais de cette catégorie- là, un « volontaire », mais je n’étais que stagiaire, j’attendais mon intronisation comme esclave titulaire, ce qui revient à n’avoir aucun droit et une multitudes de devoirs.

Sur les deux cent millions d’habitants que compte la France, il y avait cent mille esclaves dépendant de l’Administration Pénitentiaire de la Sororité Gynarchique, et environ cinq cents mille esclaves dits volontaires, ceux que l’on nommait les « planqués », ou, mieux, les hommes protégés, en clin d’œil à l’excellent ouvrage de Robert Merle. En outre, il faut évoquer les esclaves anonymes, officieux, les non-référencés, ceux qui ont le rôle mais pas le statut. Cette catégorie d’esclaves mâles est difficilement quantifiable, elle frôlerait le million de sujets vivant quotidiennement un asservissement total auprès de leur épouse ou de leur « petite amie ». Ce sont des esclaves précaires vivant sous l’arbitraire.

En cette fin de XXI ème siècle, le monde vit une véritable inversion historique, les femmes commandent, les hommes obéissent : la société mondiale est gynarchique.

J’émerge de mes rêveries et pour me mettre dans Ses bonnes grâces, je choisis – parmi la centaine de paires – des bottines noires à talons qu’Elle aimait souvent chausser. J’entrepris de les rénover en les nettoyant, les cirant, les lustrant. Elles en avaient bien besoin, Madame aurait pu me reprocher leur état douteux, ce qui aurait pu à nouveau constituer une faute, l’énerver, et me mettre en tort.

Quand Elle ouvrit la porte, j’étais agenouillé dans l’entrée, une bottine à la main et un chiffon dans l’autre. Satisfaite du spectacle que j’offrais, Elle sourit, mais ce n’est pas toujours de bonne augure.

_ « C’est bien, tu t’occupes intelligemment. D’ordinaire je préfère que l’on me les nettoie aux pieds, mais ce n’est pas grave, tu te préoccupes de mes chaussures, bonne initiative…».

_ « Merci, Madame ».

_ « Ce n’est pas tout, tu sais le prix que je mets dans mes chaussures, elles demandent du soin, je possède même une paire de sandales que mon premier mari m’a offert comme cadeau de divorce. Il les avait payé à l’époque 800 dollars . Tu vois, Le cuir de ces bottines est luxueux, il doit être bien traité, nourri et nettoyé par ta salive, et seulement ensuite tu peux les cirer… Ca va pour cette fois. Termine les bottines, ensuite prépare moi un thé vert avec du citron. Je vais aussi prendre un bain, tu le feras couler, attention à la température : 37 degrés, tu le sais bien. ».

Les instructions étant données, Elle alla s’asseoir sur un des canapés et téléphona de nombreuses fois. Pendant ce temps, j’avais rangé les bottines, préparé le thé, je lui servis sur la petite table basse, et, ne sachant pas quelle attitude prendre, j’en choisis une qui m’était devenue naturelle, ce qu’Elle nommait Position d’attente : à genoux, les mains à plat au sol, la tête basse, le regard rampant vers Ses pieds. Elle claqua des doigts et pointa son index vers le sol, en tendant ses jambes vers moi. Je me mis à plat ventre afin d’embrasser et lécher dévotement les deux escarpins. Utilisant le creux de mes fesses pour se déchausser, Elle posa ses deux pieds gainés de résille sur mes épaules. Ensuite, d’un léger coup de talon dans les côtes, Elle me fit comprendre que je devais me retourner, et posa ses deux pieds sur mon visage. Contrairement au matin, ils étaient chauds et un peu moites, mais ce n’était pas désagréable.

_ « Tu t’es lavé la bouche et la langue ? Montres moi ! Bien ! Tu vas me lécher les pieds pendant que j’appelle ma copine Anaïs. Prends bien le temps, une vraie toilette de mes pieds, avec ta langue ! Après le salon de thé, j’ai marché prêt de deux heures dans les magasins, c’est épuisant. J’ai les pieds échauffés et douloureux ».

Dégrafant ses porte-jarretelles, Elle fit glisser les bas résille jusqu’au dessus du genou. D’un signe (léger coup de pied dans les côtes), Elle me signifia que je devais m’agenouiller et l’aider à quitter ses bas. Mes mains tremblaient, de faim, de fatigue, de désir. J’ai croisé son regard, il était plutôt dur, hautain, méprisant.

_ « Baisse les yeux ! ». L’ordre claqua comme un fouet.

Je m’exécutais, et fit rouler un bas jusqu’à la fine cheville ornée d’une chaînette en or, puis découvris peu à peu le pied adoré et ses magnifiques courbes, j’embrassais chaque centimètre de peau nue qui se dévoilait, et Elle ria de plaisir. Le pied droit enfin dénudé, Elle le colla sur mon visage, et, des orteils, caressa mon nez et ma bouche. Je fis de même avec la jambe gauche. Exerçant une poussée de ses deux pieds, Elle me fit comprendre ainsi qu’Elle me voulait allongé sur le dos, prêt à devenir une vulgaire carpette. Carpette, coussin, tapis, pouf, homme-objet… comme autant d’anodines choses complaisantes, destinées au confort de son utilisatrice et qui avaient pour Elle une grande importance : Elle y posait Ses pieds, d’ailleurs n’est ce pas sur un coussin que les reines posaient leurs pieds lorsqu’elles siégeaient sur un trône ? Le remplacer par un coussin humain est une tentation et devient par là le symbole d’une domination totale de la Femme sur l’homme, illustration forte de la conjoncture mondiale où les Femmes avaient intelligemment pris le pouvoir.

Elle glissa son pied droit sur mon ventre et, de ses charmants orteils, viola mon intimité érigée. Ses ongles me griffaient un peu mais la douleur était supportable. Son autre pied se riva à ma bouche. Il était un peu humide, d’une saveur épicée et salée, et ma langue, en habituée, entra en action, se glissant entre chaque orteil, sur toute la plante, sur le talon. Elle aimait aussi violer ma bouche de son pied, forçant le passage, je devais ensuite sucer longuement chaque orteil. De temps en temps, Elle poussait de petits gémissements, et je crois qu’Elle se caressait, mais ma vue se limitait à quelques centimètres carrés de peau blanche et satinée, et d’ongles vernis rouges nacrés. Elle aimait vraiment bien se faire lécher les pieds et ne s’en privait pas, surtout  à l’issue d’une de ses journées fatigantes de P.D.G. Elle régnait sur mille salariés, neuf cents hommes y occupaient des emplois non qualifiés et subalternes, une centaine de femmes les commandaient avec rigueur et sévérité, elles étaient cadres ou agents de maîtrise, c’était la « garde rapprochée » de Mme, jolies femmes sophistiquées et hautaines. Oui, je léchais Ses pieds, la débarrassant de la moiteur, de la fatigue de cette journée. J’étais voué à cette tâche, et dire que c’était moi qui lui révéla ce penchant, avant de me connaître Elle ignorait Son fétichisme et maintenant se rattrapait, m’obligeait à vivre à Ses pieds !

Elle eut ensuite une conversation animée avec la dite Anaïs, et c’est moi qui en fit les frais : Elle trépignait, tapait du pied, en désaccord avec son amie sur le choix d’un lieu de vacances (Sardaigne ou Corse ?), son talon nu me meurtrit la joue et les lèvres, l’autre écrasait mon pieu en érection. Cette excitation dura trente bonnes minutes, je compris qu’elles allaient se rencontrer ce soir pour en parler. Une certaine Inès l’accompagnerait, et depuis l’avènement légal de l’esclavage masculin, elle n’en avait encore jamais croisé ni vu d’esclave, et l’idée lui plaisait bien et l’excitait…elle en voulait un rien que pour elle, d’ailleurs, pour un prochain week-end…

Les deux pieds ayant été correctement léchés, Elle m’intima l’ordre de lui faire couler un bain. Je montais à l’étage, un peu meurtri, tout cela se rajoutait à la séance de la matinée ! Mais je ne devais pas me plaindre, me victimiser…d’ailleurs, qui écouterait mes plaintes ? Ses copines en visite ? Elles étaient parfois pires qu’Elle, et j’en avais fait souvent les frais de ces soirées alcoolisées entre filles ! J’ai connu les brûlures de cigarette, le piétinement, le « face-sittin », les pires humiliations dégradantes.

L’eau coulait dans le bain, je rajouta des huiles essentielles, alluma de l’encens, mit de la musique (chants grégoriens), contrôla la température : 39 degrés…un peu trop chaud…attention…Elle surgit comme de nulle-part, dans mon dos, entièrement nue, souriante. Il aurait été déplacé que je demeure debout en sa présence, je m’agenouilla, en position d’attente, offert et soumis, le regard rampant vers ses pieds racés et charnus, aux ongles parfaits, un peu longs, rouges comme le sang. Ses pieds s’approchaient de moi, dominateurs. J’eu soudain son nombril à vingt centimètres de mes yeux, Elle me saisit la nuque d’une poigne insoupçonnée, ancra ses doigts à des mèches de mes cheveux, et colla ma bouche à sa toison, la guidant vers son orifice sacré, Elle m’intima l’ordre de la lécher. Je le fis avec zèle et application, plutôt longuement car j’en avais mal aux mâchoires, consécutivement au coup de pied pris ce matin . En fait, j’avais mal partout, suite au traitement de faveur dont j’étais l’objet depuis ce matin à dix heures. Elle eut soudain un orgasme très fort qui m’inonda la bouche, c’était acre, je n’ai pas aimé et, au paroxysme du plaisir, Elle planta ses ongles dans ma nuque, griffant mon cou. Ma langue continuait à œuvrer, soumise, par de longs « va et viens » dans sa vulve trempée, mon visage indigne était trempé de ses sécrétions intimes, et je savais qu’Elle considérait cela comme un cadeau . Elle me repoussa du pied comme un chien pour gravir les trois marches de sa vaste baignoire-jacuzi. Elle commença ses ablutions, rajouta du bain moussant en chantonnant. J’étais toujours à genoux, attentiste, l’air ridicule des vaincus, des esclaves. Que pouvais-je faire d’autre ?

Les minutes s’égrenaient, comme autant de coups de poignards vrillant mes genoux sur le froid carrelage. Elle continuait à m’ignorer, puis, taquine, m’éclaboussa de son pied, comme pour jouer. Une heure passa ainsi dans le calme, bercé par la musique religieuse, ce qui me permit de méditer sur ma condition et mon « non-être ». Elle s’était endormie, la pauvre, fatiguée de sa journée, de mes fautes dans le service, par ses responsabilités de patronne d’entreprise. J’avais une très grande soif, mais descendre à la cuisine pour boire était exclu : ce genre d’initiative était résolument proscrit, et cela depuis 48 jours…

J’étais mal en point, plusieurs ecchymoses au visage, sur la poitrine, et sur le ventre. De nombreux petits cercles rouges constellaient mon corps, mon cou avait été griffé jusqu’au sang et cela me cuisait. Mon moral devint soudain assez bas, j’étais dans un sale état, et la soirée ne faisait que commencer !

Elle daigna émerger de la douce chaleur du bain, je dus la rincer avec la douchette, puis Elle m’intima l’ordre de la sécher avec un peignoir de bain.

A genoux, j’essuyais ensuite ses jambes et ses pieds pendant qu’Elle me caressait la tête comme à un Labrador.

_ « Va te laver ! Tu t’habilles, et tu viens ! Tu as quinze minutes ! ».

Puis Elle disparut dans sa chambre sans doute pour s’habiller pour la soirée.

La perspective de cette soirée était à la fois excitante et inquiétante.

(à suivre)

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